lundi 28 février 2011

Abraham Lincoln

Il y a une certaine unanimité à dépeindre Abraham Lincoln comme un des grands, sinon le plus grand, président américain. Obama y est peut-être pour quelque chose lui que se réclame de lui souvent.

J'ai d'ailleurs commencé le livre Team of rivals - The political genius of Abraham Lincoln, de Doris Kearns Goodwin. Très intéressant.
Louis Hamelin dans sa chronique littéraire du Devoir parle d'un roman que je ne connaissais pas: Lincoln, de Gore Vidal.

Il semble que l'homme soit plus complexe que ce que la rumeur en dit. Voici un article de la chronique de Hamelin au sujet du roman en question.

C'est quand il oeuvre ainsi à déboulonner les mythes, à défaire ces minces symboles d'une imagerie patriotique qui, loin de la complexité des événements, ne se rend jusqu'à nous qu'en négociant toute une série de virages idéologiques et de raccourcis simplistes, que le roman historique, sous la plume d'un auteur tel que Gore Vidal, montre vraiment toutes ses possibilités. Father Abraham, père de l'émancipation des Noirs: le cliché est aussi satisfaisant que parfaitement faux. L'homme dont Vidal brosse magistralement le portrait n'est en fait rien de plus, mais rien de moins, que le plus fin manoeuvrier politique de son époque, doublé d'un orateur à l'occasion inspiré. Un homme volontiers dépressif et d'un entêtement tout simplement extraordinaire, dont le génie a surtout consisté à saisir l'occasion dramatique qui se présentait, pour ensuite se hisser peu à peu, à force d'instinct de survie, de rigueur morale et de pure roublardise, de défaite en défaite jusqu'à la victoire finale. Il savait l'art de balancer les rivalités, de souffler délicatement sur les haines pour raviver la flamme, capable de caresser comme de dégommer adversaires et alliés, avec un très sûr instinct du tueur pour porter le coup de grâce. Son cabinet de crise est une merveille d'équilibre, un vrai panier de crabes.

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