Par Vincent Marissal, dans La Presse de jeudi. Ici.
J'aime bien cet extrait:
1- Le prix des élections
C'est épouvantable, peut-on lire et entendre un peu partout depuis quelques jours (et chaque fois qu'il est question d'élections), l'organisation et la tenue d'élections générales coûtent 300 millions. Donc, nous dépenserons ENCORE 300 millions de fonds publics pour un scrutin qui risque, en plus, de produire le même résultat aux Communes.
Argument oiseux s'il en est un.
D'abord, 300 millions, ça représente tout juste un peu plus de 0,1% du budget annuel total du gouvernement fédéral. Rien pour conduire le pays à la faillite. Si on n'a plus les moyens au Canada de se payer des élections aux 30 mois, eh bien! abolissons les élections.
Combien de milliards a-t-on dépensé en Afghanistan et, surtout, combien de vies y a-t-on sacrifiées dans le but, c'est ce que nous dit le gouvernement, d'y instaurer la démocratie?
Un peu partout sur la planète, des citoyens se font trucider par leur propre gouvernement ou enlever, torturer et injustement emprisonner parce qu'ils osent exiger la démocratie. Nous, on trouve que c'est un luxe coûteux. Et ennuyeux, puisqu'il nous force à faire l'effort de tracer un petit x sur un bout de papier une fois tous les 18, 24, 48 mois.
Ensuite, pour la cohérence, on repassera, braves gens.
Nous avons des élections plus souvent depuis sept ans parce que NOUS élisons des gouvernements minoritaires. Or tous les sondages démontrent que les électeurs aiment les gouvernements minoritaires.
Une forte proportion d'électeurs québécois voteront de nouveau pour le Bloc aux prochaines élections dans le but premier d'empêcher les conservateurs d'obtenir une majorité. Et ils viendront geindre sur la fréquence et les coûts de nouvelles élections dans 18, 24 ou 30 mois.
Faudrait vous brancher.
On raconte même que c'est la fréquence des élections qui est directement responsable de la baisse de participation aux élections.
Celle-là, c'est la meilleure. À entendre les commentaires de certains, on voudrait élire un gouvernement minoritaire... mais pour la durée d'un mandat normal.
Et les mêmes gens reprochent à Stephen Harper de «gouverner comme s'il était majoritaire»...
Indeed.
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